Les animaux nous accompagnent dans notre vie quotidienne, que nous soyons installés en milieu urbain ou rural. Nous appelons même certains d’entre eux nos « animaux de compagnie ».
Mais les animaux ont aussi une grande place dans notre représentation du monde, dans  nos vies imaginaire et symbolique.

 

Ainsi, dans la signification quotidienne, nous leur attribuons des qualités et des défauts qui font d’eux des représentations de ces qualités ou défauts. Ainsi nous disons « rusé comme un renard » « malin comme un singe » « bavard comme une pie » ,« solitaire comme un vieux loup. »

A l’origine, quand l’homme vivait en tribu, chaque clan adoptait un totem, dont il portait le nom et destiné à le représenter.
Selon Freud, le totem est « un animal comestible inoffensif, ou dangereux et redouté… » « le totem est en premier lieu l’ancêtre du groupe et en second lieu son esprit protecteur et son bienfaiteur »(1)
(1) Freud Totem et tabou, petite bibliothèque payot, édition 1985 page 11
Il est interdit de tuer ou détruire son totem, d’en manger la chair,  sous peine de punition terrible.
Le totem était transmissible de génération en génération selon des rites destinés à s’identifier à l’animal et rendre le groupe cohérent et uni autour de son totem. Chaque clan est ainsi bien identifié au regard des autres clans, eux-mêmes  identitaire ment regroupés autour de leur propre animal totem.
Le totem a donc été un élément constitutif de la socialisation des humains.

Pour de multiples autres raisons,  l’animal tient une grande place dans notre univers mental.
Avez-vous jamais observé l’attrait voire l’intense communication existant parfois entre les petits enfants et les animaux avec lesquels ils sont en contact, le plus souvent chien, chat ? ne dirait on pas qu’ils font partie du même monde ?
Alors que l’enfant n’a pas encore totalement investi la sphère humaine, sociale, encore un peu dans son monde originaire, il semble pouvoir entrer tout naturellement en contact avec l’animal, cet autre nous-même sans parole.
Nous avons tous nos affinités particulières avec certains animaux, au point de trouver entre eux et nous des points de ressemblance. Nous avons aussi nos rejets, voire nos dégoûts pour d’autres, qui pourtant ne nous ont jamais été hostiles ! l’animal représente dans les deux cas, que ce soit attirance ou phobie, une partie de nous-même, avec laquelle nous avons un contact particulier.

Ne parlons nous pas du cerveau reptilien, nommant ainsi la partie la plus archaïque du cerveau humain ? cette partie est d’ailleurs commune à toutes les espèces, étage des mouvements réflexes et inconscients, le cerveau des espèces au fur et à mesure de l’évolution s’étant progressivement enrichi de deux étages supplémentaires.
Au niveau symbolique, chaque symbole animal possède une face sombre et une face éclairée.
Ainsi, le serpent est à la foi symbole de l’inconscient qui se révèle, mais représente aussi les aspects sournois et cachés de la personnalité, qui justement ont du mal à se montrer au grand jour.
Dans la littérature, les animaux évoluent parfois dans un monde parallèle à celui des humains, reproduisant la société humaine, comme si l’animal alors servait de révélateur, était notre miroir.
Les Fables de La Fontaine en sont un exemple bien sur, et aussi le Roman de Renart.
On se souvient aussi des Contes du chat perché de Marcel Aymé, où deux enfants, Delphine et Marinette forment un monde à part avec les animaux de la ferme, dotés de la parole. Ce monde des enfants et des animaux est réuni par une complicité, une compréhension réciproque, et une hostilité envers  le monde des adultes (notamment composé des parents un peu frustes)  où règne incompréhension et injustice.
Ces quelques exemples ne donnent qu’un aperçu des liens puissants unissant les univers animal et humain tant au niveau réel, affectif, biologique avec l’évolution des espèces, qu’au niveau symbolique.