premier trimestre de grossesse

Oui sans tabou. Parce que je trouve qu’il y a une espèce d’omerta sur le premier trimestre de grossesse. On entend parler de « petites nausées matinales ». Et puis c’est tout. Mais en fait, non. Le premier trimestre grossesse peut être difficile. C’est parfois (beaucoup) la merde et (un peu) cool. Mais les désagréments passent. Et cela en vaut la peine puisqu’on est ultra happy d’attendre un bébé ! J’aurais aimé être un peu mieux préparée je pense. Donc je partage avec toi 10 trucs que tu veux savoir sur le premier trimestre de grossesse (sans tabou !). De rien.

Nausées et écœurements à volonté

C’est connu : les « petites nausées matinales » du premier trimestre de grossesse. La blague ! Ce nom tout mignon donne presque envie d’en avoir. Mais en fait, c’est pas mignon du tout.

Tous les symptômes de la grossesse (1er trimestre grossesse et trimestres suivants) sont différents (en durée et intensité notamment) selon les femmes et selon les grossesses. Une femme peut avoir des symptômes de grossesse différents d’une grossesse à une autre.

Les nausées et écœurements font toutefois partie des classiques. 70 % des femmes enceintes souffriraient de ces désagréments lors de leur premier trimestre de grossesse. En cause : les hormones. Peut-être… Oui, parce que les médecins ne sont pas tout à fait au point sur les causes exactes de ces nausées et écœurements. (Je vous parie que si la grossesse avait incombé aux hommes, la science – les scientifiques hommes en fait – aurait déjà trouvé pourquoi, comment, quand et mille remèdes appropriés… Mais, bon, c’est un « truc de femmes hystériques » alors bon… Bref, la minute féministe est passée. Je crois.)

Quoi qu’il en soit, les « petites nausées matinales » des téléfilms et séries ce sont en fait des nausées H24, qui peuvent s’avérer très fortes, insupportables et qui te pourrissent la vie et t’empêchent de manger, de boire même (tu bois parce que c’est indispensable, mais ça t’écœure) et te donnent envie de rester au lit et de dormir jusqu’à ce que ça passe. Ouais, ça peut être à ce point.

Le goût amer dégueulasse dans la bouche, on en parle ? Je n’ai jamais senti un goût aussi immonde. Même en mangeant des aliments que je déteste (je pense à vous ananas, mayonnaise, artichaut). Ce goût atroce, amer, qui nous envahit la bouche est carrément insupportable. Et gâche tous les aliments. Une astuce testée et approuvée pour le faire passer (au moins provisoirement) : boire de l’eau avec un petit peu de jus de citron.

Du coup, tu ne peux pas manger (ou certaines femmes enceintes, au contraire, mangent beaucoup pour faire passer les nausées). Lors du premier trimestre de grossesse la perte d’appétit n’est pas dangereuse pour l’embryon qui prend tout ce dont il a besoin dans le corps de sa mère pour se développer. C’est bien de le savoir.

Et puis, pour d’autres, ces nausées et écœurements passent à la fin du 1er trimestre de grossesse ou au début du 4ème mois de grossesse. Pour d’autres ça diminue et ça passe… plus tard.

Voilà, ce truc est insupportable et j’aurais aimé savoir que ça pouvait être aussi fort pour m’y préparer psychologiquement au moins…

Fatigue quand tu nous tiens

C’est un symptôme de premier trimestre de grossesse qui est courant (voire « normal » au vu des modifications que notre corps subit) et très fort : la fatigue. Car c’est fatiguant de faire pousser un embryon puis un fœtus. Cette fatigue vient de l’augmentation du taux de progestérone notamment. Et l’embryon puis le fœtus puisent tout ce dont ils ont besoin dans le corps de la future mère, et il reste ce qu’il reste pour la femme enceinte…

La dose de fatigue du premier trimestre dépend des femmes et des grossesses, bien sûr. Dans mon cas, ce fut des journées entières à dormir, des semaines durant. Puis des journées qui commençaient à 10h et se terminaient à 17h. Oui, c’est court pour continuer sa vraie vie avec un métier, un mari, des loisirs…

Au début, c’est stressant de n’avoir que peu d’énergie. On se demande comment on va travailler, comment on va gérer tout ce qu’il y a à gérer à la maison (et ça doit être plus compliqué encore lorsqu’on a d’autres enfants à la maison). Et puis, on se fait une raison. Si on est fatigué, et bien on se repose ou on dort. Et voilà.

Bye bye le sexe

Tu croyais qu’avec des nausées H24, un goûte immonde dans la bouche et une irrépressible envie de dormir à partir de 17h tous les soirs tu allais avoir une sexualité de ouf ? Bah non. En fait, t’as envie de tout sauf de t’envoyer en l’air ! Ouais je te l’ai dit en intro, c’est dur le premier trimestre de grossesse. Et mon article n’est même pas fini…

Mon conseil : éclatez-vous pendant la conception ! Après, il y aura peut-être quelques semaines ou mois d’abstinence ou de disette sexuelle… C’est bizarre au début, mais on comprend ensuite qu’on change de vie, que notre corps subit plein de changements, qu’on va devoir s’adapter et improviser avec l’arrivée de bébé. Voilà, ça commence déjà et pas qu’un peu.

(Et puis on va se rattraper après quand même !)

La grossesse ça peut faire paniquer

Même si on fait exprès de concevoir un enfant, on n’est pas à l’abri d’une bonne grosse crise de panique à la vue du test de grossesse positif. Ouais, grosse la panique, c’est possible.

Parce que vouloir un bébé c’est conceptuel. Faire l’amour tous les jours ou tous les deux jours et se dire un jour « merde, faut pas que j’aille faire pipi juste après avoir fait l’amour maintenant » (ça peut prendre de quelques jours à quelques semaines) c’est cool. Attendre quelques mois que les règles cessent de débarquer, c’est d’abord normal puis de plus en plus inquiétant. Et on se dit qu’on n’a plus qu’à retourner ken, c’est cool encore.

Apprendre que l’on est vraiment enceinte, c’est autre chose encore ! C’est concret. C’est pour de vrai quoi ! Alors là, tu respires fort, tu vas voir ton psy et tu déballes tous les trucs qui te font flipper. Genre « mais je croyais que mes règles allaient arriver là bientôt parce que j’avais mal au ventre, je ne m’y attendais pas du tout… ». Non, la panique n’a peur de rien en terme d’absurdité.

Bref, tout ça pour dire que ce n’est pas parce que tu t’es dit que tu n’étais pas prête du tout quand tu as découvert que tu étais enceinte – à la limite de vouloir avorter pour recommencer le mois suivant – que ton bébé va t’en vouloir et que tu seras une mauvaise mère. Je dirais même que c’est le contraire (moi aussi je sais faire dans l’absurde) : tu as réfléchi, tu as mis en ordre tes émotions, tu as paniqué puis tu t’es détendue. Voilà, là tu es prête à devenir daronne !

L’impression d’être malade

Avoir la gerbe H24, pendant les 3 premiers mois de grossesse, forcément, ça te donne l’impression de ne pas être au top de ta forme. Et puis aussi tu as mal au ventre, aux reins, aux nibards… Tu es épuisée toute la journée.

Tu dois également prendre des vitamines (surtout de l’acide folique, depuis le début de la conception – demandez conseil à votre médecin), des médicaments contre les nausées (à voir avec votre médecin également – éviter surtout l’auto-médication !). Sans oublier les prises de sang, les rendez-vous médicaux…

Ce n’est clairement pas ta meilleure vie.

Je vous dis ça, mais il y a sûrement des femmes qui vivent leur grossesse sans aucun de ces désagréments. Ben tant mieux pour elles. Elles peuvent passer leur chemin, d’ailleurs… (Faut pas déconner non plus.)

1er trimestre de grossesse

Si t’as 40 ans ou plus, tu vas te sentir jugée

Oui, j’ai 41 ans et je suis enceinte. Et surtout, surtout, je vous emmerde.

Les médecins vont déjà te demander ton âge à chaque rendez-vous médical (oui, ils oublient et ils te redemandent le mois suivant). Tu vas tout de suite de sentir jugée, vieille. On va te parler des risques accrus de fausses couches, de trisomie. Et noter ton âge (avancé donc) en gros en rouge souligné trois fois et surligné 4 dans tes dossiers (mais on va quand même te redemander ton âge à chaque consultation).

Mais bon, tu vas tomber sur mon article, tu vas lire ce livre (Avoir un enfant à 40 ans (ou presque) d’Agathe Girod-Roux et Anne-Lise Pernotte), cet article, faire tout bien comme il faut et fuck celles et ceux qui te trouvent vieille !

Car il y a la vie, il y a le fait que tu n’étais pas prête avant 40 ans, il y a le jeune père de famille que j’ai croisé il n’y a pas longtemps dans un magasin avec son bébé dans les bras à qui il avait donné un énorme biberon rempli de Coca et là on se dit que s’il avait attendu 40 ans il aurait peut-être été plus mature et aurait peut-être su que les bébés ça ne boit pas de Coca.

Le stress de l’attente de résultats médicaux

Il paraît qu’il ne faut pas s’emballer lorsqu’on apprend qu’on est enceinte. Il faut garder à l’esprit les possibilités de fausse couche, de trisomie… Les analyses de sang juste après l’échographie du premier trimestre (le DPNI).

On essaie (tu vas essayer aussi, je le sais bien) mais on a parfois du mal à ne pas se dire qu’on a un futur bébé, là, déjà ! Et on a hâte de s’emballer ! De le dire à tout le monde, de coudre, d’acheter, de décorer, de choisir un prénom…

Donc voilà, lors du premier trimestre de grossesse, on doit garder la tête froide, tenter d’apprécier (entre deux nausées donc) la grossesse mais ne pas se sentir trop parent ni trop s’investir au cas où il y ait un problème avec le bébé… Dur, dur moralement.

Le petit conseil qui va bien : parler de la grossesse, avant la fin du premier trimestre, à une petite poignée de personnes avec lesquelles on sera prête (et le futur papa également) à partager une mauvaise nouvelle en cas de problème. C’est un soutien fort agréable.

Quand finit le premier trimestre de grossesse tu peux enfin te lâcher et kiffer la grossesse, acheter des tissus pour les couturiers et couturières et créer tes accessoires bébé, faire ta liste d’achats pour bébé, lire des tas de livres sur la grossesse, l’accouchement, les bébés, parler à la planète entière de la naissance à venir de ton enfant… Au top !

C’est aussi magique !

Oui, le premier trimestre c’est chiant, dégueu, nauséeux… Je sais bien ce que je viens d’écrire. Et je le pense. Mais le premier trimestre de grossesse c’est aussi magique. Non, le chiant et le magique ne sont pas incompatibles en réalité.

Il y a la première échographie chez la.le gynéco lors de laquelle tu vois ton tout petit bébé embryon. Il y a ensuite l’échographie du premier trimestre pendant laquelle tu vois ton bébé. Il a ses petits bras top mignons levés vers sa petite tête trop mignonne sur l’écran de l’écho. Il y a le soulagement des résultats d’analyses de fin de premier trimestre – lorsque tout va bien, évidemment.

Tu es fan et le futur papa aussi ! Tu réalises (il faut quelques semaines parfois) qu’il y a un être humain en l’état futur d’achèvement dans ton corps. Oui, ça a quelque chose de magique.

Le futur papa aux petits soins

Ça aussi c’est cool. Le futur papa est aux petits soins avec toi. Comme il ne peut pas faire grand chose, qu’il compatis à ton sort (ta tronche d’endormie nauséeuse mal coiffée enroulée dans 4 plaids lui inspire de la compassion et aussi de la pitié normalement) et bien il s’occupe de toi.

Il coupe tes fruits pour ta salade de fruits – que tu auras peut-être la chance de pouvoir avaler pendant un jour ou deux avant que ça aussi ça t’écœure. Il t’apporte un 5ème plaid. Il te prend dans ses bras pour te rassurer…

Profite !

Tu n’es pas seule

Déjà, là, tout de suite, au moment où j’écris, il y a moi. Et puis il y a les blogs, il y a la poignée de proches avec qui tu peux parler, il y a les livres qui sont remplis de conseils… Il y a aussi les centaines de milliers d’années de femmes enceintes derrière nous qui ont réussi. Et on n’est pas plus conne qu’une autre !

Là, tout de suite, moi je compatis avec toi. Je l’ai vécu aussi ce 1er trimestre de grossesse difficile. Et je m’en suis remise. Tu peux le faire également !

Bisous.

1er trimestre de grossesse échographie

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.