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Sega – PlayStation Network/Xbox LIVE Arcade/PC/iOS – Disponible depuis le 16 mai 2012 sur le PSN

C’est toujours un exercice délicat que d’apprécier un nouveau jeu Sonic quand on est relativement fan du hérisson le plus improbable de la Création. On est d’un côté tout impatient de faire vrombir de nouveau les chaussures de notre mascotte préférée, et de l’autre on appréhende une éventuelle déception consécutive à une trop grande précipitation. Il faut effectivement être un peu tordu (attention, je parle de moi, là) pour s’être jeté dès sa sortie sur ce Sonic 4 Episode II, même après avoir zieuté des screens vraiment fades et peu emballants, même après avoir appris que seulement quatre zones seraient traversables, et même (peut-être le point le plus important) en ayant pesté sur le précédent jeu. Peut-être car Sega faisait savoir à qui voulait l’entendre que cette suite de l’Episode I serait plus conforme à ce qu’attendaient les joueurs déçus de la première partie de Sonic 4. Des joueurs, faisons-nous des amis, dont le mécontentement aura souvent été motivé par une volonté d’exigence et non une nostalgie exacerbée, trop souvent invoquée par le camp opposé pour justifier ces râlements.

Ben oui, il est bien trop facile de se faire dire que si l’on n’adhère pas aux récents Sonic, c’est parce qu’on n’accepte pas que Sonic ait évolué, tout comme les technologies. Pour un peu, on nous reprocherait presque de ne pas se plier à l’adage disant que tout ce qui est nouveau est bien, est mieux. A bien y réfléchir, les fans du plombier à la salopette bleue sont drôlement bien lotis. Parce que si les différents épisodes de Mario conservent les acquis des premiers opus et restent relativement classiques dans le fond comme dans la forme, Nintendo fait bien à chaque fois de saupoudrer la recette de quelques idées nouvelles pour rendre le tout digeste et attrayant. Mais le problème avec Sega, c’est qu’il ne semble plus trop savoir ce qu’il était bon de conserver des premiers Sonic.

Je pensais commencer ce test de manière relativement classique, claire et structurée. Mais je n’en suis pas capable on va la jouer à l’envers cette fois-ci étant donné que même le cœur n’y est pas pour faire durer le suspense. Le constat final de ma critique débarque donc dès ce troisième paragraphe : je n’ai globalement pas aimé Sonic 4 Episode II, et ce n’est pas faute d’avoir essayé de m’y enchaîner à grands coups de philtres aphrodisiaques. Mais je vais nuancer car tout n’est pas à jeter dans cette seconde (et dernière ?) moitié de Sonic 4. Ça commence cependant mal dès l’écran-titre et cette musique tirée de l’Episode I à peine arrangée. Pour info, quelques thèmes mis à part, j’avais considéré la bande son de Sonic 4 Episode I comme un beau ratage. C’est donc avec une pointe de surprise que votre serviteur a constaté que les musiques de l’Episode II étaient aussi médiocres, sinon pires. Sans doute car le massacre de l’Episode I est en mode repeat dans mon cerveau. C’est bien simple, dans chaque morceau, le snare de batterie cher aux deux premiers opus Megadrive est utilisé jusqu’à l’écœurement, pour accompagner des mélodies quelconques et inadéquates dont on n’aura aucun mal à baisser le volume pour la suite de l’aventure. Ce qui est dommage, c’est que l’immersion s’en trouve fatalement gâchée. Elle qui n’était déjà pas énorme même sans cet élément, il est vrai.

Par rapport à l’Episode I, la focale n’a pas bougé et reste par conséquent toujours trop rapprochée de Sonic. Elle participe de ce fait elle aussi à un sentiment d’inconfort même si elle saura s’éloigner par moments de l’action afin de donner une meilleure vue de tel ou tel passage super corsé. A ce sujet, le stage du Tornado est une horreur, je n’en dirai pas plus. En fait, plus que la focale, ce qui dérange c’est que les sprites soient plus gros que sur Megadrive (Sonic et ennemis), un constat qui pouvait déjà se vérifier dans l’Episode I (à croire que Sega nous a crus miros). En ajoutant le lock automatique toujours présent, on nous donne ainsi l’impression que le travail nous est mâché. Pas forcément de bons choix de la part du développeur Dimps (même si la Sonic Team a apporté sa contribution), parce que bon, marcher sur la salive des autres, c’est limite (et sale, finalement).

L’avis est mitigé en ce qui concerne les graphismes. On se retrouve avec une 3D intégrale vue de côté, qui sert à merveille la présentation et l’animation des boss (réussis et qui demandent plus de jugeote que d’habitude, l’une des rares satisfactions de cet Episode II), mais ce choix visuel rend en même temps les niveaux incroyablement… fades, oui, je l’avais dit plus haut. C’est au niveau de leur personnalité que ça coince, aucun stage n’est véritablement marquant (sans, encore une fois, de thème musical suffisamment fort pour les illustrer). L’atmosphère de l’acte 3 de Sylvania Castle et le crépuscule qu’on observe dans un acte de la fortesse aérienne en émerveilleront certains, mais ce sera à peu près tout. Sonic a meilleure allure que dans l’Episode I au moins, pas question de lui retirer ça.

Bien sûr que je vais vous parler de Tails, car il signe son retour aux côtés de son compère bleu et pas seulement pour faire de la figuration en mode deux joueurs. C’est bien simple, sans lui, vous n’irez pas bien loin. En appuyant sur carré après un saut, le renard vous emportera aussi haut qu’il le pourra, tandis qu’une pression du même bouton au sol vous fera tournoyer tous les deux pour dégager certains passages obstrués. Mais même dans ce dernier cas de figure, Sonic 4 Episode II ira toujours moins vite que Sonic the Hedgehog 2 (la Chemical Plant Zone a laissé des traces). Ça choque, surtout quand on sait que des « amateurs » sont capables de mieux.

Petite consolation, les acheteurs de Sonic 4 Episode I auront accès à quelques actes à jouer dans la peau de Metal Sonic, des actes reprenant le moteur de l’Episode I. La course aux émeraudes n’est plus d’actualité ici et le premier niveau aura tôt fait de vous faire perdre une poignée de vies, la faute à des pièges vicieux et des ennemis placés sous le signe de la fourberie. Restent les Special Stages qui font eux aussi dans la resucée puisqu’ils s’inspirent directement de ceux de Sonic 2 Megadrive, encore lui. Oh, ce n’est pas un mal, sauf qu’à la différence de l’Episode I où les émeraudes se récupéraient sans grandes difficultés, ici, vous en suerez pour revêtir la parure dorée de Super Sonic.

Parlons peu, parlons bien. Sonic 4 Episode II est un Sonic à qui on peine à accorder une succession légitime à Sonic 3 & Knuckles, tant il a le fondement ancré entre deux chaises : celles de la nostalgie et de la modernité, sans parvenir à convaincre d’un côté comme de l’autre. Sega pensait avoir compris les joueurs déçus du premier épisode, il aurait pourtant dû se souvenir que Sonic CD a été très bien accueilli lors de sa ressortie dématérialisée. Et qu’il n’était donc pas nécessaire de modifier autant la formule originale pour en arriver à un résultat pas très inspiré, pas super rapide et pas si amusant que ça à jouer.