Joueur du Grenier « 2 – Pas de vacances pour les jeux vidéo ! » – 48 pages – 10,45€ – disponible en librairies le 19 septembre 2013 aux éditions Hugo BD

Le premier volume des aventures du petit Joueur du Grenier en BD s’était révélé, pour ma part, quelque peu décevant. Notamment car il ne se montrait pas aussi incisif que les vidéos du monsieur, malgré la présence de ce dernier au poste de scénariste également occupé par Piratesourcil, le dessinateur de l’ouvrage. Il pouvait cependant, par son ton « tout public », représenter une alternative aux noms connus de la bande dessinée destinée à la jeunesse comme Titeuf ou Cédric, avec cependant un aspect nostalgie qui perdait de sa valeur auprès des lecteurs parmi les moins âgés. Mais qui sait si ce premier jet n’a pas donné envie à votre petit frère de découvrir par exemple le Tamagotchi ou cette étrange machine à l’autonomie ne dépassant pas les trente minutes (allez-lui demander, je vous attends, en lui précisant en passage que même la Game Gear, qu’il ne connaîtra pas, pouvait rester allumée six fois plus longtemps sans s’éteindre) ?

Presque un an après « Ma folle jeunesse », Frédéric Molas et Piratesourcil rempilent avec « Pas de vacances pour les jeux vidéo ! », que j’ai parcouru tout aussi rapidement que le premier volume, la lecture étant toujours aussi aérée et l’encart Courriers des Lecteurs toujours présent pour abréger notre plaisir (les dessins des fans restent quand même sympas). On ne pouvait vraisemblablement pas s’attendre à ce que la formule soit entièrement revue pour coller un peu plus à l’humour habituel du Joueur du Grenier, mais Piratesourcil a au moins pris bonne note des critiques envers le running-gag de la mère de Grenier qui tombait à la renverse à la fin de chaque page dans le premier opus, une chute facile qui brille dans ce second tome par son heureuse absence. Quant aux gags dans leur ensemble, nous restons plus ou moins dans les mêmes proportions observées dans « Ma folle jeunesse », avec toutefois un léger gain qualitatif que j’ai pu déceler par la force de mes éclats de rire. Certains sont très plaisants et bien trouvés, d’autres tirent une grande partie de leur sympathie de leurs références, et quelques-uns sont même un peu osés. Vous n’échapperez cependant pas, une nouvelle fois, à des fautes d’orthographe ou des oublis de lettres de même qu’à des planches plus classiques, mais ça passe plus facilement après avoir « digéré » le premier tome et ses erreurs de jeunesse. À ce propos, mis à part un respect légèrement bafoué de la langue française, ce serait un peu fort que de parler d’erreurs car la direction empruntée était peut-être voulue dès le départ et le ton volontairement édulcoré pour être accessible au plus grand nombre.

Mais encore une fois, sans aller jusqu’à l’excès de grossièretés parfois constaté dans les prestations visuelles du Joueur du Grenier, il serait appréciable d’emprunter davantage à celui-ci pour l’aborder sous un angle un peu moins « rond », afin de livrer un produit sans doute un peu plus pertinent à la fois pour le public jeune et plus âgé (à la manière de ce que fait le bloggeur Matteor). Un élan de pragmatisme nous fait dire qu’il est peu plausible que cela arrive avec la version rajeunie du Joueur du Grenier telle qu’on la connaît, dont les histoires devraient donc rester gentilles et agréables à suivre mais qui manqueront de punch et de personnalité, malgré la présence à toutes les pages de la chemise hawaïenne la plus connue du net francophone. À conseiller donc à celles et ceux ayant apprécié le volume un, les non-convaincus ne le seront, en revanche, probablement pas plus ici.