Mais qui a re-tué Pamela Rose ? – Réalisé par Kad Merad et Olivier Baroux – Sorti le 5 décembre 2012 en France

9 ans après avoir plus ou moins résolu le mystère du meurtre de Pamela Rose, les agents Bullit et Riper reprennent du service car oui, cette strip-teaseuse a trouvé le moyen de se faire tuer une seconde fois.

Re-tuer une personne, je ne sais pas ce que vous en pensez, ce n’est pas à la portée du premier venu. Ça tombe bien, les agents Richard Bullit et Douglas Riper ne sont pas du genre pressés. Surtout Bullit, qui, après sa dernière grosse enquête avec Riper, a quitté le FBI pour une vie plus paisible au sein d’une charmante bourgade où tous les habitants (ou presque) s’appellent Bill. Un détail quand même super louche mais dont Bullit se fiche pas mal, puisqu’ils sont tous ses amis après tout. Mais quand son ami Riper revient vers lui pour lui apprendre que le cercueil de Pamela Rose a été volé, il ne lui faut pas beaucoup d’arguments supplémentaires (un seul, en fait) pour accepter d’enquêter sur cette nouvelle affaire assisté de son fidèle coéquipier. Tous deux vont rapidement suivre la trace d’un certain Kovachek…

Alors ?

Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts (et dans le jacuzzi de Kad Merad) depuis le très bon « Mais qui a tué Pamela Rose » d’Éric Lartigau sorti en 2003. Après cette adaptation cinématographique de « Qui a tué Pamela Rose », série de sketches née et jouée en direct sur la chaîne Comédie, Kad & Olivier ne se sont que rarement retrouvés sur grand écran, leur dernière réunion en date (avant celle d’aujourd’hui) remontant à 2006 avec « Un ticket pour l’espace ». Dans ce long-métrage (réalisé lui aussi par Éric Lartigau) qui restait un bon divertissement, le duo avait toutefois montré certaines limites, le thème du film ne leur ayant vraisemblablement pas permis de partir autant en vrille qu’à l’accoutumée.

Autant dire que j’attendais personnellement pas mal de cette suite de « Mais qui a tué Pamela Rose », que les deux compères n’avaient qu’à remplir une nouvelle fois de gags, situations et dialogues à la limite de l’absurde (quand celle-ci ne serait pas franchie) pour faire mon bonheur. Et c’est ce qui s’est passé, tout bonnement. Je n’ai qu’à me remémorer le ratio « mes rires/les différentes scènes du film » pour confirmer ce sentiment, sans pour autant être en mesure de dire s’il est au moins aussi réussi que son prédécesseur. Ben oui, j’ai dormi pas mal de fois depuis mon visionnage de ce dernier (bon allez, je le mettrais un ou deux crans en-dessous, ne serait-ce que parce que certains gags ne sont pas suffisamment approfondis). Au niveau du casting, on perd Jean-Paul Rouve et Gérard Darmon, mais on gagne un étonnamment très convainquant Laurent Laffite (qui signait toutefois une présence, certes anecdotique, dans le premier Pamela Rose). Le running-gag de la coupe de cheveux différente à chaque apparition fait mouche, de même que ses fulgurants sourires Pepsodent dissimulant assez mal la nervosité ambiante du personnage qu’il incarne (Perkins).

Le reste de la distribution se contente de rester dans le moule confectionné par Kad & Olivier et ça marche plutôt bien. Pour peu qu’on soit très réceptif à l’humour du duo, on ne voit honnêtement pas le temps passer. Certaines blagues passent un peu moins bien que d’autres (rien de borderline toutefois, juste une certaine lourdeur dans quelques passages comme celui de la porte qui s’ouvre… et se referme), mais dans l’ensemble, Kad & Olivier ont réussi à nous faire replonger dans l’univers de Pamela Rose avec un certain talent (voire un talent certain), alors qu’on aurait pu s’attendre à quelque chose de plus léger et de moins abouti. Après avoir vu et, on ne sait jamais, apprécié « Mais qui a re-tué Pamela Rose », vous aurez probablement bon nombre de répliques à ressortir à vos amis, connaissances, et même à ceux qui étaient avec vous lors de la projection et qui adoreront se les taper pour la deuxième fois consécutive.

C’est un peu ça finalement, Pamela Rose 1 et 2 : un assemblage de tout plein de moments cocasses et de dialogues décalés qui s’enchaînent sans qu’on en vienne à vouloir faire appel à notre esprit cartésien pour tenter de trouver des explications à tout. Rien ne se réfléchit dans « Mais qui a re-tué Pamela Rose ? », tout se savoure sur le champ. Et même si Kad Merad vous insupporte, un très court passage du film que je garderai secret pourra vous arracher un sourire l’espace d’un instant.