Résumé : Jadis, Bix Sabaniego ne se couchait jamais avant l’aube. On parle d’un temps où il n’était pas marié et père de famille. C’est un révolté placide, un enragé doux qui se rêve en tigre (ou en ours). Et puis, un jour, une dispute conjugale, et le voilà parti, sac écossais sur l’épaule, dans une errance fortement alcoolisée, un bad trip aux couleurs de tous les bars du canal Saint-Martin, puis par cercles concentriques, le Lutetia, le Lubéron, et enfin un banc à Monaco. Splendeur, décadence et résurrection d’un Don Quichotte dont les moulins à vent seraient autant de brunes à fortes poitrines et à cervelles réduites. Sur le chemin qui le mène en enfer, on croise toute une humanité fracassée, des compagnons de beuverie, gueules cassées et amnésiques, une fille-fantasme, un ours kidnappeur, un champion de poker qui perd sa vie par insouciance, et même un couple échangiste en bonne santé…

L’auteur : Philippe Jaenada, romancier né le 25 mai 1964 à Saint-Germain-en-Laye, est l’auteur, entre autres, du Chameau sauvage (Prix de Flore, Julliard, 1997), et chez Grasset de Le Cosmonaute (2002), Vie et mort de la jeune fille blonde (2004) et Plage de Manaccora, 16h30 (2009).

Critique : L’histoire que nous raconte Bix Sabaniego est aussi glauque que possible : il quitte le domicile conjugal en colère, va boire à en perdre la raison au bar, décidera de ne pas rentrer chez lui pendant plus d’une semaine et préférera vivre à fond ses quelques jours de décadence…. Entre illusions (sans doute dues à l’alcool) et désillusions, on se promène dans ses pensées et on le suit dans ses turpitudes extraconjugales d’« artiste » fatigué. On aime parce que c’est vraiment cocasse.

Grasset, 324 pages, 19 € (roman)