À Bordeaux, Pascal est désespérément seul. Seul à l’université, où il suit des cours d’archéologie ; seul à l’église, où il va chaque soir écouter la messe ; seul dans sa chambre misérable, sur la rive droite de la Garonne, la rive des pauvres. Aubin, lui, est très entouré. Étudiant attardé, il mène une vie bourgeoise sur la rive gauche, avec femme et enfants ; il règne sur ses condisciples à la cafétéria ; il est reçu à bras ouverts dans les châteaux du Médoc. Un jour, Aubin bouscule Pascal sur le campus, lui offre un café puis, très vite, le prend sous son aile. Lui promettant monts et merveilles, il en fait son confident avant de l’entraîner dans des affaires douteuses. S’inspirant très librement d’une récente affaire criminelle, Xavier Patier démonte les mécanismes de la possession, de la folie, de la culpabilité. Cette histoire noire est traversée de singuliers éclats de lumière : une échappée vers la mer, une marche dans la campagne, ou encore l’entêtante mélodie d’une pièce pour piano de Rameau.
La Table Ronde, 190 pages, 17 € (roman)
Né en 1958 à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze, Xavier Patier a publié des essais, des nouvelles, du théâtre et plus de dix romans, parmi lesquels La Foire aux célibataires (La Table Ronde, 1999 ; La Petite Vermillon, 2008), Les Trentenaires (La Table Ronde, 2000 ; Pocket, 2002) et Le Silence des termites (La Table Ronde, 2009) qui lui a valu le prix Roger Nimier.
La pauvreté qui colle à la peau, un caractère bigot et influençable, voilà ce qui résume Pascal. La flamboyance en toc, un caractère de mentor et de manipulateur, voilà le portrait d’Aubin. On mélange les deux et on obtient un roman tout en noirceur qui s’achève sur un dénouement tragique que seuls ceux qui savent déchiffrer les arcanes sombres et torturés du raisonnement humain pouvaient prévoir…