À l’entrée de la vieille cité de la Poussière Rouge, un tableau noir égrène les progrès du pays selon la rhétorique communiste. Mais un peu plus loin, dans la cour où les habitants conversent les soirs d’été, les anecdotes qu’ils échangent sont plus nuancées. Embrassant le dernier demi-siècle, ces histoires racontent les désillusions des jeunes « sœurs de province » venues tenter leur chance à Shanghai, les malheurs de serviteurs zélés du régime, ou encore les dégâts du socialisme de marché… Ces parcours de citoyens ordinaires forment la matière de récits poétiques et cocasses, à lire comme autant de courtes et ironiques leçons d’histoire sur la Chine.

Des nouvelles de la Poussière Rouge (recueil de récits)
Qiu Xiaolong
Editions Liana Levi, collection Piccolo
219 pages
9,50 €

 
Qiu Xiaolong est né à Shanghai en 1953. Lors de la Révolution culturelle, son père est la cible des révolutionnaires et lui-même est interdit de cours. Il soutient néanmoins une thèse sur le poète T. S. Eliot et poursuit ses recherches à Saint-Louis, aux États-Unis. Les événements de Tian’anmen le décident à s’y installer et c’est en anglais qu’il écrit la célèbre série policière mettant en scène l’inspecteur Chen ainsi que les nouvelles du cycle de la Poussière Rouge. Traduits dans vingt pays, ses livres se sont déjà vendus à plus d’un million d’exemplaires à travers le monde.

 
Ceux qui s’intéressent à la Chine pourront retracer, par le biais de courts récits anecdotiques, la vie d’une petite cité sous le régime communiste, puis son évolution vers le capitalisme. Certaines anecdotes font froid dans le dos, d’autres font sourire, mais une chose est sûre : après cette lecture, on ne regarde plus la Chine comme avant. Un petit morceau d’histoire humaine, très humaine…