Comment ça l’amour ne serait qu’une simple histoire de molécules ? Qu’est-ce-que ça veut dire «  les coups de foudre s’expliquent scientifiquement » ?! Pourquoi ne pas carrément dire que l’affection est juste due à la chimie ? Un gène de l’attachement ! Je vous fais rire ? Et bien croyez-moi, vous allez cesser. Des scientifiques se penchent depuis des années sur ces questions et les découvertes laissent perplexes. Il semblerait que les êtres humains ne soient pas tout à fait libres de leur coup de cœur … et voir même de leur fidélité !

Asseyez-vous et parlons un peu des phéromones. Des quoi ? Ce sont tous les signaux chimiques, sans odeurs détectables consciemment, émis par un individu et qui induisent un comportement particulier (une attirance inexplicable, une gentillesse inhabituelle) ou une réponse physiologique  spécifique (rougir, avoir des bouffées de chaleur et palpitations) chez celui qui les perçoit à son insu. En clair,l’Homo sapiens aurait un nez sexuel et les phéromones de certaines personnes pourraient le mener par son bout ?

On se rassure, je vous entends d’ici, votre homme ne partira pas avec la première femme à son goût, plutôt à son odeur ! D’autant plus que les récentes études du chercheur Didier Trotier *, ont prouvé que cet organe olfactif (du nom barbare d’organe voméronasal ) n’est plus fonctionnel chez l’homme. Ouf !

Mais si l’amour n’a pas d’odeur chimique, il porte cependant un nom d’hormone scientifique. Est-ce que « ocytine » et « vasopressine » (pour notre mâle) vous disent quelque chose ? Il s’agit des molécules chimiques, baptisées aussi « hormones de l’attachement »,  qui sont tout particulièrement sécrétées au moment de l’orgasme. Une sorte de shoot de molécules d’amour qui pousse les individus à se lier entre eux.

Comble des mauvaises nouvelles : nos corps sont capables de créer une résistance à ces hormones en trois ans. En d’autres termes, si le début de notre histoire d’amour se déroule sur un petit nuage, une entente certaine et une alchimie inexplicable, profitez-en !

Pire, la recherche conduite par Hasse Walum, de l’Institut Karolinska à Stockholm, publiée en septembre 2008, a montré qu’il y aurait un gène  rattaché à ces hormones et qui, lorsqu’il varie, perturbe, chez 2 hommes sur 5, leur attachement et leur fidélité voués à leur compagne.

Allez, je cesse de vous torturer et vous apporte des solutions, des antidotes et des remèdes pour lutter contre le diktat de cette chimie de l’amour ! Une distance se créé avec votre homme, pschitt, et le voilà de nouveau irrésistiblement attiré par vous ! Des nouveaux parfums synthétisant ces phéromones humaines envahissent le marché et vous garantiraient confiance et séduction absolues … Le célèbre John Gray, (le même qui dit que l’on vient de Vénus …) va même plus loin et à créé une boisson chocolatée qui, en jouant sur ces hormones affectives, doperaient le couple !

Alors on ne succombe pas à la panique, on s’équipe de phéromones en spray, d’hormones en soda et surtout on continue à croire que non, l’amour ne s’explique pas, ni scientifiquement, ni chimiquement. Si mon homme m’aime, c’est parce que je suis belle, sensible, gentille, affectueuse, intelligente, bourrée de qualités, de talents et d’audace. Et puis vous imaginez la catastrophe planétaire ? Si l’on comprenait tout à l’Amour,  si l’on analysait tout des coups de foudre et si l’on expliquait tout de la passion… De quoi les femmes parleraient-elles ?

* Didier Trotier, chercheur au CNRS, a réalisé des analyses sur l’organe voméronasal. Il a révélé qu’il était inactif chez l’homme en l’absence de neurones sensoriels qui le connecteraient au cerveau. Ces recherches ont été menées au laboratoire de neurophysiologie sensorielle de Massy (91).

Texte: Laura JAUVERT

Dessin: Julie COLLET

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.