On trouve de plus en plus souvent cette expression « consommer responsable ». C’est un peu faire de sa consommation un acte politique ou engagé en tous cas. Cette mouvance existe déjà depuis plus de deux siècles. Des exemples dans l’Histoire: le boycott du thé anglais qui a joué un rôle important au début de la guerre d’indépendance américaine. En Inde, le boycott des produits textiles anglais et la marche du sel menés par Gandhi ont participé de l’indépendance du pays. Aux États-Unis, en 1955, la campagne de boycott des bus a marqué le mouvement pour l’abrogation des lois racistes, lorsque Rosa Parks a refusé de céder son siège à un blanc dans un bus. Aujourd’hui une forme de boycott vise les pratiques des grandes entreprises liées à la consommation. Et il prend des formes différentes, comme par exemple le commerce équitable.

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Les mouvements de consommateurs sont nés dès le XIXe siècle et développés surtout après la Deuxième guerre mondiale. En France, l’Union fédérale des consommateurs (UFC) est créée en 1951. On veut consommer moins, et surtout différemment, mais sans modifier, voire en améliorant, notre niveau de vie.

L’électroménager est soumis à un étiquetage qui met en avant et surtout informe sur son efficacité énergétique et l’évalue par les fameuses lettre: A (très bon) jusqu’à G (très mauvais), voire maintenant A+ et A++. Cet étiquetage est obligatoire depuis 1994 et en quelques années les catégories les plus polluantes ont disparu et la quasi-totalité des équipements est désormais dans les catégories A ou B.

Le commerce équitable, lancé après la deuxième guerre mondiale, se fonde sur un cahier des charges assurant aux producteurs une rémunération plus élevée et donc plus juste de leur production. En échange de cette rémunération, les producteurs s’engagent sur un certain nombre de points : interdiction du travail des enfants, santé et sécurité au travail, interdiction du travail forcé, non-discrimination entre hommes et femmes, entre personnes de races, de religions différentes, contrôle des heures de travail, liberté syndicale… Le commerce équitable n’est pas exclusivement un commerce Nord-Sud. Il trouvé sa déclinaison dans les pays du Nord, avec de le développement de filières alternatives comme les circuits-courts (directement du producteur au consommateur, sans passer par la grande distribution, comme les AMAP), ou dans des démarches solidaires vis-à-vis de populations défavorisées. La grande distribution distribue de plus en plus de produits issus du commerce équitable et cette croissance engage le commerce équitable sur la voie de l’industrialisation. Certains contestent cette démarche et se demandent si elle reste compatible avec les objectifs initiaux.

L’accès à l’information pour les consommateurs est bien sûr indispensable: pour bien consommer, il faut savoir ce que l’on consomme! D’où la nécessité de transparence des entreprises et de traçabilité des produits. Les labels sont autant d’indices sur les conditions de production des produits. Certes, la multiplication des labels finit par nous embrouiller. Attention, certains labels sont décernés par les producteurs eux-même et donc sont des outils marketing!

Équitable ou bio? Notons que les produit équitables viennent souvent de l’autre coté de la planète : l’énergie dépensée pour les transporter jusqu’au lieu de leur consommation a dégagé beaucoup de gaz à effet de serre… pas très écologique! Vaut-il mieux acheter des haricots biologiques produits dans la région (consommer local) ou bien des haricots produits dans une ferme équitable du Kenya (consommer équitable)? En fait… sûrement un peu les deux! C’est un peu une question de produits, de dosage… Certains produits ne sont pas produits localement donc pourquoi pas les consommer de manière équitable? D’autres sont produits localement, et alors pourquoi ne pas consommer le produit des agriculteurs locaux?

La question de l’efficacité du commerce responsable peut être posée. Celui-ci croît rapidement et des centaines de milliers de personnes bénéficient de ce commerce. Il ne représente pourtant qu’une partie extrêmement marginale du commerce. Une idée? Si les pouvoirs publics introduisaient des critères bio ou équitables dans leurs appels d’offres, ils pourraient participer à modifier le fonctionnement de certaines filières : cantines bio, bois labellisés dans les bâtiments publics… Une question se posera: si la demande augmente considérablement, le secteur équitable saurait-il augmenter sa production et ce en restant fidèle à ses engagements de base?

GoodPlanet, fondation reconnue d’utilité publique présidée par Yann Arthus-Bertrand, œuvre à la sensibilisation et à l’éducation du public à l’environnement.
Un media d’information environnementale est proposé sur www.goodplanet.info et vous proposera notament des articles sur la consommation responsable.

Plus d’infos sur: www.goodplanet.org

(Photo: © Dan Marsh Fotolia.com)

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.