Jon Roberts est né en 1948 dans une famille de mafiosi italienne, les Gambino, à New-York. Il a vu son père assassiner un homme à l’âge de 7 ans et n’a appris de lui qu’une chose ou presque : entre le mal et le bien, il faut choisir le mal, c’est toujours lui qui gagne. Il travaille pour la mafia puis devient l’un des 2 plus puissants représentants aux États-Unis du cartel de Medellín avant de coopérer avec les autorités.

 
American Desperado

Résumé

Jon Roberts est né en 1948 dans une famille de mafiosi italienne, les Gambino, à New-York. Il a vu son père assassiner un homme à l’âge de 7 ans et n’a appris de lui qu’une chose ou presque : entre le mal et le bien, il faut choisir le mal, c’est toujours lui qui gagne. Il commence donc sa carrière de délinquant jeune : rackets, violence, meurtres. Puis la guerre au Vietnam. Puis il travaille pour la mafia. Il quitte ensuite New-York pour Miami où il se lance dans le trafic de cocaïne et devient l’un des 2 plus puissants représentants aux États-Unis du cartel de Medellín. Au milieu des années 80, il est arrêté et coopère avec les autorités. Jon vit, au moment où le livre a été conçu avec le journaliste et auteur américain reconnu Evan Wright, en Floride avec sa femme et son fils. Il est décédé en 2011 d’un cancer juste après la publication de ses mémoires aux États-Unis.

Un projet de film est en discussion, de Peter Berg, et avec l’acteur Mark Wahlberg, qui rêvait d’incarner Jon Roberts au cinéma – d’après les propos de Jon Roberts lui-même.

American Desperado
Jon Roberts & Evan Wright
Éditions Le Livre de Poche
Paru le 4 février 2015
744 pages
9,10€

Auteur

Evan Alan Wright : né en 1966, auteur et journaliste américain, reconnu aux États-Unis notamment pour ses importants reportages d’investigations en immersion pour Rolling Stone et Vanity Fair et son livre sur la guerre d’Irak Generation Kill (qui a été adapté en mini-série).

Sa page Twitter : @evanscribe.

Notre avis

Un livre très documenté, violent, fascinant, politiquement incorrect et impossible à fermer avant la dernière page.

Evan Wright a fait beaucoup de recherches et s’est longuement entretenu avec Jon Roberts, entre autres, pour écrire ces mémoires. Le récit des souvenirs de Jon Roberts nous plonge dans une partie de l’Histoire américaine, et pas la plus glorieuse. L’époque de la mafia, du trafic de drogue, de la corruption des années 60 aux années 80… On croise des acteurs et chanteurs connus, des mafiosi célèbres, des hommes politiques américains, des criminels sud-américains…

La violence n’est pas seulement dans les actes, elle imprègne le récit et toute la vie de Jon. Le livre n’est pas toujours drôle à lire, mais il est toujours fascinant. Comme Jon Roberts avait ses « fans », rappeurs et autres acteurs américains, le lecteur ne peut qu’être impressionné (sans pour autant, évidemment, approuver) par la vie de Jon.

On assiste à la terrifiante et fulgurante ascension criminelle et sociale d’un des plus grands criminels des États-Unis. Parce que les 2 vont de pair. Ça aussi, c’est effrayant. Politiquement incorrect parce que Jon Roberts rencontre de nombreux succès : argent, sexe, pouvoir… Et enfin impunité ou presque.

Jon Roberts emploie la 1ère personne du singulier, bien sûr, pour raconter sa vie, et il nous embarque avec lui, on voit ce qu’il voit, on pense ce qu’il pense. Effrayant, donc, je vous dis. Et passionnant en même temps: Jon Roberts a eu une vie hors du commun (même si on désapprouve, encore une fois, ses choix), voire plusieurs vies en une.

Le comble : on tente de comprendre (voire de compatir) comment le père de Jon Roberts et son environnement lorsqu’il était enfant l’ont conduit à sa vie de criminel. Comment les États-Unis, qui l’ont envoyé au Vietnam avec d’autres criminels arrêtés et déjà bien abîmés aussi et surtout qui détestaient l’idée même de la société et de l’ordre social établi, n’ont pas aidé. Et on est ému lorsque Jon Roberts explique le moment où il s’est senti pour la 1ère fois père, lorsque son fils était tout petit.

Le récit est rythmé par le contenu du récit bien sûr et par la forme : Jon Roberts et Evan Wright s’expriment tour à tour, avec aussi plusieurs interventions de quelques autres protagonistes, comme la sœur aînée de Jon, par exemple.

Petit plus : le livre (matériel) est très joli : une belle couverture avec rabats et un livret photos en papier glacé au centre.

Bref, ce livre vient de rejoindre le cercle très fermé de mes livres préférés. (Et j’ajouterai que je termine cet article avec une petite pointe de nostalgie.)

Rédigé par

Marie-Aube

Rédactrice web et print indépendante depuis plus de 10 ans, auteure et blogueuse, passionnée par l’écriture. So What ? est mon blog, engagé, féminin, créatif, drôle et sérieux.