Amy Winehouse, au risque de surprendre quelques paires d’oreilles mal informées, c’est avant tout une voix. Un organe dont la puissance et le timbre lui auront permis de bénéficier d’une reconnaissance mondiale ainsi que d’un sincère hommage dans nos colonnes. Même si cette native de Londres se sera particulièrement illustrée ces dernières années par de sérieux problèmes d’alcool et de drogue (qui auront probablement eu raison d’elle), il n’en demeure pas moins qu’Amy était déjà considérée comme une diva du blues, du jazz et de la soul alors qu’elle n’avait même pas encore atteint le quart de siècle.

Sans avoir jamais posé le regard sur elle et en écoutant Rehab, single entraînant et aux sonorités rétro extrait de son second album Back to Black daté de 2006, difficile de ne pas attribuer sa voix chaude et énergique à une chanteuse noire des années soixante. C’est un compliment.

Disparue le 23 juillet dernier à l’aube de ses 28 ans dans des circonstances encore non officiellement expliquées (bien que fortement supposées par beaucoup d’observateurs), Amy Winehouse laisse derrière elle comme un sentiment de gâchis et d’inachevé. Logique pour une artiste au talent certain dont le décès est intervenu aussi tôt. A moins qu’elle n’ait réalisé tout ce qu’elle avait envie de faire durant sa vie, la poussant à y mettre volontairement et prématurément un terme. Il se peut également que ses malheureuses addictions l’aient détournée de désirs bien plus réjouissants. Les supputations demeureront éternelles, tout comme sa musique qui nous diffusera à tout jamais la détresse de ses « no, no, no ».